Chaque épreuve est un chemin..

Publié le 21 octobre 2009 par Moi et pas une autre

Bonjour, les filles,

Merci à toutes celles qui passent régulièrement pour voir si je suis enfin remontée de mon trou...

Je me suis posée énormément de questions pendant ces 2 mois d'absence. J'ai eu besoin de me recentrer sur moi, d'être égoïste, de prendre du recul et de réapprendre à me connaître. J'avais un vide à combler et j'ai réussi à retrouver un équilibre.

Je vous en dis un peu plus.
Je vais déjà être honnête et arrêter de me dire que tout va bien et que j'ai réglé les problèmes de ma vie. Non, si on résume je me traine une dépression post-partum (comment se l'avouer alors que l'on vit les plus beaux moments de sa vie ..), que je n'ai pas fini de régler mes problèmes liés à mon adoption et que je suis physiquement diminuée...et qu'il faut faire avec!!

Alors concernant ma dépression, elle est cyclique, revient systématiquement quand je suis fatiguée, et se traduit par des crises de larmes, un isolement volontaire, une impatience et un énervement pas toujours facile à gérer. Mon chéri connaît les signes annonciateurs et maintenant nous savons la plupart du temps anticiper les crises (repos, prise de relai, pas de surenchérissement si je râle pour un rien..). Pour Emy, c'est évidemment avec elle que j'arrive le plus à masquer les choses. Sur 2 mois, il n'y a qu'une fois où j'ai crié et pleuré d'énervement après elle, elle sait que quand maman est fatiguée parfois elle pleure (c'est évidemment arrivé un mercredi où Yves n'a pas pu prendre le relais).
J'ai pris enfin la décision d'aller voir une psy. Je n'ai fais que 2 séances pour l'instant mais j'ai pu déjà avancer sur certains points...

Et notamment sur le fardeau que je me traine, celui des séquelles de ma vie avant l'adoption, donc avant mes 3 ans et demi...
J'ai cru pendant longtemps que d'avoir réglé un certain nombre de choses avec mes parents d'origine devait me décharger de cette tristesse qui m'habite. Mais j'ai toujours vécu avec cette sensation d'avoir perdu des êtres chers, d'avoir à porter le deuil de quelqu'un, ce qui me pousse parfois dans des crises de larmes affreuses, sans savoir exactement qui je pleure.
Et puis les choses s'éclaicissent peu à peu, la psy aidant, j'ai repris contact avec ma soeur qui a un an et 18 jours de plus que moi. Nous nous étions pas parlé depuis 1 année. Je crois que j'ai retrouvé et pris conscience que c'est elle qui me manquait. Avant je ne l'assimilé qu'à ma vie antérieure et donc à du négatif. Maintenant je sais que quand j'avais 3ans et elle 4, nous étions 2 petites filles, nous jouions ensemble, elle était triste de me voir malheureuse, elle était là pour me montrer que dans la vie tout n'était pas négatif...

Voilà, vous comprenez j'espère mon besoin de silence.
Tout n'est pas réglé vous vous en doutez.
je fais des des choix sur lesquels je reviens sans cesse, ce qui déstabilise mon entourage et surtout moi!! je suis capable de choisir des choses opposées sur la même journée. J'aimerais être vraiment libre dans ma tête, prendre des choix et m'y tenir.
Mais prenons 3 exemples :
* notre envie d'immigrer au canada. Cette envie est forte, envahissante, ennivrante et réfléchie, mais elle est polluée par toutes mes peurs liées à un abandon, quelque soit la forme de cet abandon. Nous avons donc pour l'instant décidé d'y aller en vacances. Nous verrons quand j'aurais encore avancé dans ma réflexion personnelle.
* la tentative d'une deuxième FIV. Ce n'est pas l'échec qui me fait peur. C'est mes limites physiques qui sont en conflits avec mes envies. Une deuxième grossesse, avec la fatigue que cela implique, me fait peur. Enfin j'ai peur de cette dépression qui rode, j'ai peur qu'Emy en patisse. Nous avons pour l'instant un tel équlibre tous les 3...Et puis il y a une envie sourde de revivre les choses en mieux, d'être mère naturelle à nouveau, de savoir si BB2 ressemblera à Emy etc...
Dans ma tête c'est une guerre sans merci. Sans compter que j'ai repris des responsabilités dans mon boulot et qu'une absence serait très mal venue, mais ça à la limite ce n'est pas essentielle.
* notre adoption en cours. Je suis plutôt sereine sur ce sujet et à la fois.... Je veux être sûr que mon envie n'est pas une façon détournée de vouloir me sauver moi-même... Enfin je ne sais pas si c'est clair, mais c'est aussi pour cela que j'ai commencé ma thérapie. Je veux essayer de voir clair dans mes décisions et être enfin en accord avec moi. De A à Z.

J'ai vu vos messages au fur et à mesure mais je n'avais pas encore la force d'écrire..
Je vais revenir plus souvent.
Je vous embrasse